Le Leoville Poyferre 2015 présente une robe grenat profond et un nez de viandes grillées, de prunes cuites, de crème de cassis et de chocolat de boulanger avec des nuances de terre poussiéreuse et de minerai de fer, ainsi qu'un soupçon de feuilles de laurier. Mi-corsé à corsé, très ferme et musclé en bouche, il est construit comme une maison de briques avec une finale minérale.
Le Léoville-Poyferre 2014 était étonnamment en retrait et serré au nez (habituellement, c'est le Léoville le plus expressif et le plus généreux dans sa jeunesse). La précision et la concentration sont intactes, mais le vin est actuellement étouffant et sulfureux. La bouche est moyennement corsée avec une structure ferme, ce qui suggère qu'il a fait volte-face depuis son opulente présentation en barrique. Dans l'ensemble, ce vin semble un peu plus austère et masculin de la part de Didier Cuvelier, mais ce n'est pas une critique, juste une observation. J'aimerais voir un peu plus de persistance en fin de bouche, mais les nouvelles sont de bon augure pour ce Léoville-Poyferre mercurien et fascinant.
Le Léoville-Poyferre 2013 présente un joli nez de cassis et de fraise des bois, tout en conservant le style plus opulent de Didier Cuvelier, tout en gardant de la délimitation et de la concentration. La bouche est moyennement corsée, avec des tanins légèrement agrippants, une bonne acidité et une bonne structure, sans être complexe, mais avec une finale impressionnante de mûre et de cassis qui persiste en bouche. Chapeau Monsieur Cuvelier - l'un des meilleurs Saint Juliens de ce millésime.
Détenue par la famille Cuvelier depuis 1920, cette propriété a produit de grands vins dans le Médoc au cours des 20 dernières années. Le 2012 est d'un pourpre opaque, d'aspect épais et beaucoup plus impressionnant en bouteille qu'il ne l'était en barrique. Ce Léoville Poyferré très extrait, riche, corsé et masculin a besoin de 5 à 8 ans de vieillissement en bouteille et devrait évoluer pendant au moins 20 à 25 ans. Ce vin mi-corsé à corsé, d'une concentration impressionnante et d'une grande pureté, regorge de notes de mûre et de cassis, de pierre concassée et de graphite. Oubliez-le pendant un certain temps, car il s'agit de l'un des Médocs les plus grands et les plus riches.
Cette propriété, qui a connu un essor qualitatif au cours de la dernière génération, a produit l'un des vins les plus réussis de 2011. Assemblage de 60 % de cabernet sauvignon, de 30 % de merlot et du reste de petit verdot et de cabernet franc, il est large, riche, mi-corsé à corsé et dense. Il arbore une couleur pourpre d'encre, une grande concentration, des tanins soyeux et une bouche plus ample et plus riche que celle de ses pairs de Saint-Julien. Le résultat est l'une des stars du millésime.
D'une couleur grenat profond, le Léoville Poyferré 2010 s'ouvre sur des notes d'herbes sautées et de taille de crayon au nez, laissant place à des senteurs de gelée de groseille, de prunes cuites et de coffre de cèdre, ainsi qu'à un soupçon de cassis. La bouche mi-corsée à corsée présente une énergie agréable et des tanins bien joués, légèrement mâchus, avec une fraîcheur irrésistible en finale.
Après s'être retranché dans sa coquille, le Léoville Poyferré 2009, d'une couleur grenat profond, s'ouvre lentement en révélant des notes de boîte à cigares, de mine de crayon, de charbon de bois, de thé d'églantier et de terre parfumée, avec un noyau de prunes confites, de crème de cassis, d'espresso et d'épices indiennes. La bouche est ample, riche, séduisante et voluptueusement fruitée, avec des tanins fermes mais merveilleusement veloutés et une fraîcheur sans faille, et se termine par une finale très longue et épicée.
Le Leoville-Poyferre 2007 présente d'abord un bouquet serré, mais il s'épanouit pour révéler de séduisants arômes de fruits noirs, de sang séché et de viande séchée, teintés de cèdre et de sous-bois. La bouche est moyennement corsée, avec une texture granuleuse, un fin fil d'acidité et une finale de graphite, presque semblable à celle d'un Pauillac, qui lui donne du corps et de la concentration. Ce résultat à dix ans suggère qu'après des performances différentes dans sa jeunesse, ce Saint-Julien s'est installé dans un sillon ; en fait, je l'imagine mûrissant avec style au cours des 15 à 20 prochaines années.
Le Château Léoville Poyferré 2006 présente l'un des bouquets les plus harmonieux et les plus complets du Saint-Julien : des senteurs de mûre, de brioche et de craie très bien définies. La bouche est moyennement corsée, avec des tanins fins et mûrs assortis d'une acidité bien dosée. Comme le Léoville-Barton 2006, il est têtu et en retrait, mais la finale est clairement harmonieuse et concentrée, le chêne neuf étant habilement assimilé à la trame du vin. C'est un très beau vin de Didier Cuvelier.
Le 2005 de Léoville Poyferré, d'un rubis-pourpre dense, est doux, rond et juteux, avec de nombreuses notes de cassis, de prune et d'épices asiatiques. Il est mi-corsé à corsé et, avec Léoville Las Cases et Saint-Pierre, il est probablement l'un des meilleurs Saint-Julien que j'ai dégustés dans le cadre de cette rétrospective. Il est étonnamment souple et accessible. À boire dans les 15 prochaines années environ.
Le spectaculaire Leoville Poyferre 2003 présente une robe pourpre dense avec une touche d'éclaircissement à la périphérie ainsi que des notes de créosote, de fumée de barbecue, de cassis confituré, de réglisse et de boîte à épices. Ce Saint-Julien intense, voluptueusement texturé et corsé possède une faible acidité et des tanins mûrs. Encore frais et exubérant, il entre tout juste dans son plateau de pleine maturité où il devrait rester pendant 10 à 15 ans ou plus.
Le plus riche, le plus ostentatoire et le plus spectaculaire de tous les Léoville en 2000, ce vin est déjà somptueux et présente quelques nuances dans son énorme nez de gousse de vanille, de chocolat noir, de cerise noire confiturée, de cassis et de graphite dans un style flamboyant. Opulent, savoureux, riche et corsé, c'est un vin prodigieux qui fait tourner la tête et qui contraste complètement avec le mastodonte extrait de Léoville Barton et le classique et rétrograde Léoville Las Cases. La faible acidité du Poyferre, ses tanins doux et sa bouche déjà magnifique en font un vin à boire dès maintenant.
Absolument spectaculaire, le 1990 Léoville Poyferre est beaucoup plus évolué que ses deux voisins Léoville. Sa couleur prune/grenat opaque s'accompagne d'un magnifique bouquet de fumée, de charbon de bois, de crème de cassis et de fleurs. Charnu et opulent, il se présente comme un Saint-Julien avec une texture et une allure de Pomerol. Cette beauté a atteint sa pleine maturité et devrait se conserver pendant encore deux décennies.